l'histoire de france, [i56a]                  5<j
fussent tués ou pris, que le duc de Guyse auquel le champ de bataille demeura, après avoir rallié ses gens et usé de stratagème de grand capitaine, tel qu'il étoit.
M. de Nevers (0 y fut tué par un gentilhomme nommé des Bordes, son grand mignon et confident, auquel le pistolet, sans y penser, se débanda et en blessa ce pauvre seigneur, lequel, à la sollicitation de ce des Bordes, avoit abjuré la religion et retourné à la messe. Gomme l'on portoit à Dreux ce seigneur mortellement blessé, M. d'Andelot (-) passant avec ses troupes de­manda qui c'estoit; et ayant entendu que c'étoit M. de Nevers, ne voulut l'arrêter ni le faire arrester, ains luy manda seulement par un des siens qu'il pent à ses fautes, et qu'il estoit temps.
La Legende du cardinal de Lorraine (3) et de ses freres, imprimée à Reims, hoc est à Paris, porte que ledit cardinal ayant reçu nouvelles de la journée de Dreux, dit au porteur ces mots : « Tout va bien, puisque « mon frere est sauvé. Parle t'on plus à Paris de nous « faire rendre compte? » Puis se tournant vers im de ses familiers:« A ce que je vois, dit-il, monsieur mon a frere et moy oirons nos comptes tous seuls. M. le a connestable est prisonnier d'un coté, et M le prince « de l'autre : voila où je les d em an do is.»
Le chancelier de L'Hopital (4), qui avoit les fleurs
(-) M. de Nevers : François de Clèves, deuxième da nom, duc de Nevers et de Rhetelois. — (-) M. d'Andelot .-fils de Gaspard de Co­ligny, maréchal de France, frère de l'amiral de Coligny et du cardi­nal de Châtillon. Il fut colonel général de l'infanterie française, et mourut à -Maintes le 37 mai i56o. — (*) La Legende du cardinal dè Lorraine : cette satire est une des plus ingénieuses de ce temps. — (4) Le chancelier de V Hôpital ; Michel de L'Hôpital fut fait chance-